Cet atelier est la suite logique d’un processus dont la première phase a porté sur l’analyse des besoins de renforcement des capacités en matière de GIC à l’échelle du bassin et dans chacun des six pays riverains finalisée en 2016. L’initiative est une réponse de l’ABV ainsi que des Gouvernements et des Partenariats Nationaux de l’Eau (PNE) des six pays à la problématique récurrente des inondations avec les pertes et dommages lourds y afférents pour le bassin et les états. Elle est en rapport avec la mise en œuvre du Programme d’Action Stratégique (PAS) du bassin de la Volta et est soutenue par le Programme Associé de Gestion des Crues (APFM) de l’OMM et du GWP à travers le Programme Eau Climat et Développement (WACDEP).
La région ouest-africaine a connu de fortes inondations ces dernières années. En 2009, les inondations dans la région ont généré au moins 152 millions USD de dommages et intérêts dans 12 pays. En 2010, plus de 2,2 millions de personnes ont été touchées par les inondations. L'événement le plus grave est toutefois survenu en 2012 lorsque plus de 10 millions de personnes ont été affectées par les inondations. Uniquement au Nigeria, 2,3 millions de personnes ont été déplacées. Comme le montrent les tendances, la vulnérabilité de la région augmente en raison de la croissance démographique, de l'urbanisation et du changement climatique.
L'atelier était présidé par le Ministre de l'Eau et de l'Assainissement du Burkina Faso, M. Ambroise OUEDRAOGO qui a déclaré : "Cette formation très importante et cruciale pour nos pays. J'espère que vous serez en mesure de comprendre les mécanismes de fonctionnement des fonds climat et d'aider vos/nos pays à accéder à ces fonds dont les mécanismes d’accès sont très compliqués". S'appuyant sur son expérience technique en plus de sa position de décideur au sein du gouvernement, il a relevé les discussions qui ont eu lieu lors de la CdP21 à Paris jusqu' à la dernière session de Bonn pour montrer les défis auxquels les pays et surtout les pays en développement sont confrontés. Il a donc déclaré qu'il était très reconnaissant au GWP, à l'OMM et à l'ABV pour l’action conjointe afin de rendre cet atelier et d'autres activités connexes possibles au profit des pays.
Le Directeur Exécutif de l'Autorité du Bassin de la Volta, M. Robert DESSOUASSI a souligné l'importance de cette formation pour son institution qui cherche à renforcer ses capacités institutionnelles et techniques. Il a appelé les pays de l'ABV à mieux s'équiper pour la collecte de données afin de mettre en place des systèmes d'alerte précoce fiables dans le bassin.
Le Professeur Amadou Hama MAIGA, Président du GWP-AO a déclaré que « dans la GIRE, la prévision et la gestion des crues constituent à n’en pas douter une question, au cœur des enjeux socio-économiques et politiques de notre sous-région soumis à des évènements pluvieux extrêmes dus aux changements climatiques. Il s’agit d’assurer la survie des populations, de préserver la prospérité de leurs activités économiques, et d’assurer la stabilité sociale. Cette préoccupation majeure nécessite que soient développées et mises en œuvre des solutions bien pensées et durables, afin de prévenir les catastrophes comme les inondations qui riment chaque année avec des pertes en vies humaines d’importants dégâts matériels et économiques. »
Le représentant de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Giacomo TERRUGI, a ajouté qu’ "Un moyen efficace de s'adapter au changement climatique consiste à investir dans les services météorologiques et hydrologiques nationaux et dans le développement de systèmes d'alerte précoce. Des études menées par le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNISDR) ont montré que chaque dollar investi dans la préparation permet d'économiser jusqu'à sept dollars des coûts liés à la reconstruction."
La réunion de Ouagadougou, qui a rassemblé 36 participants, dont 5 femmes pendant 5 jours, a permis aux participants de se familiariser avec les concepts, les approches, les méthodes et les outils de gestion intégrée des inondations ainsi qu'avec la préparation et le financement des projets.
La troisième étape se focalisera sur la formulation de Projets sur la GIC susceptibles d’être financés par des mécanismes de financement climatique (Fonds d’Adaptation, Fonds Vert pour le Climat, Fonds pour l’Environnement Mondial ...) et sur l’eau.