Une équipe du PNE-Bénin accompagnée par le Directeur de l’Institut National de l’Eau (INE) et le Chef Service Eau du Mono, a fait une descente sur les lieux, afin de s’enquérir de l’état des choses.
Selon M. Olivier GAGA, une substance nocive serait déversée dans le lac en amont de son exploitation constituée d’une vingtaine de parcs dans lesquels il élève des tilapia. La substance aurait atteint son exploitation dans la nuit, causant la mort des poissons.
Les parcs piscicoles, bien qu’étant une exploitation privée, sont installés dans le lit du lac depuis 2016 par le promoteur qui aurait reçu une autorisation de la mairie d’Athiémé. Pour le promoteur, c’est pour la première fois, depuis son installation qu’un tel drame se produit. La source de cette intoxication, le produit dont il s’agit, ainsi que les circonstances restent inconnues jusqu’à présent.
Les riverains du lac révèlent que ce phénomène de mort de poisson dans le lac n’est pas à son premier épisode, et serait déjà survenu en 2012, suite à une pluie orageuse. Selon eux, les grands vents qui accompagnent la pluie provoquent une grande turbidité qui entraine l’asphyxie chez les poissons. Mais cette fois-ci, ils reconnaissent que le phénomène observé est différent, à cause de la coloration de l’eau.
Le 2è Adjoint au Maire d’Athiémé, lui indique que les pêcheurs ne sont pas organisés, ce qui fait que la commune ne dispose pas d’interlocuteur direct avec ce groupe socio-professionnel. Une semaine après le drame, les cadres élus de l’arrondissement de Kpinnou et environs se sont réunis sous la direction du Chef de l’Arrondissement pour discuter des mesures à prendre. Une des décisions issues de cette assise est de fédérer les pêcheurs dans une association pour faciliter le dialogue. Aussi, sera-t-il question d’interdire probablement la production maraichère le long des berges du lac.
L’Autorité a confié qu’il serait heureux de collaborer avec le PNE-Bénin pour la mise en place d’un cadre de dialogue permanant autour du lac.
La déduction faite de ces constats, amène l’équipe du PNE à reconnaître une véritable problématique de la GIRE. Les problèmes de GIRE que soulèvent les constats sont ceux du conflit autour de la ressource qui ont pour cause :
- l’insuffisance de concertation et de dialogue entre les différents usagers du lac ;
- l’ignorance et la méconnaissance des pratiques pouvant porter atteinte à la ressource, entrainant ainsi la pollution de l’eau
- la gestion économique de la ressource qui est inéquitable
- mauvaise gestion de la ressource eau
Mesures à prendre selon le PNE
Face à cela, il urge de mettre en place un mécanisme de gestion de conflits basé sur la mise en place des outils appropriés. Il s’agira alors de :
- identifier tous les acteurs pouvant intervenir (ministères sectoriels, à savoir MAEP, MEM, usagers, structures techniques d’appui aux activités agricoles, autorités communales, PNE-Bénin)
- Informer de long en large, toutes les parties prenantes sur la GIRE et ses principes à travers des séances de communication et d’information)
- sensibiliser de façon intensive les usagers du lac (assemblée, radio locale,…)
- enclencher la mise en place du Comité Local de l’Eau (CLE) autour de cette ressource.
- rechercher la nature des polluants qu’on peut rencontrer dans ce lac liés aux activités menées dans le lac avec leur degré d’impact sur l’eau et la biodiversité de la ressource. Cette activité sera menée par l’INE
- suivre régulièrement la ressource. Ce suivi se fera avec le C/Seau-Mono
- assurer l’appui technique:
- aux promoteurs de pisciculture
- au maraîchers sur les berges des plans et cours d’eau
- à l’utilisation des intrants et pesticides de façon générale dans le sous bassin de la ressource.