La passion pour le travail de développement m'a poussée, après mes études au lycée, à choisir et à devenir ingénieur en eau et équipement rural. A l'époque, il fallait se battre dans une profession dont les conditions ne sont pas forcément favorables à la nature d'une fille, d'une femme, d'une épouse, d'une mère qui allaite, d'une mère... Par exemple, il m'arrivait de devoir aller sur le terrain alors que j'étais enceinte ou en voyage professionnel avec un bébé. Mais j'ai trouvé le parcours très passionnant car il m'a donné la capacité d'organisation et d'adaptation aux conditions professionnelles en tant que femme.
Pour donner plus de pouvoir aux femmes et aux filles dans les années à venir, je pense que le travail doit commencer à la base en éduquant 100 % des filles. L'ignorance et le manque d'éducation sont des obstacles à l'autonomisation.
Par ailleurs, dans le contexte africain, certains milieux ont tendance à privilégier l'éducation des garçons même s'il a été démontré que les femmes ont une plus grande capacité à travailler à leur compte. Cela est démontré par le très grand pourcentage de femmes économiquement indépendantes dans le secteur privé. Nous devons également continuer à plaider auprès des États et des partenaires techniques et financiers pour des actions visant à encourager le leadership féminin.
Photo : Félicité Vodounhessi en train de travailler sur le terrain au Mali.