Le Projet Mékrou fait le point des avancées

La rencontre 2017 du Comité régional Consultatif du Mécanisme Global de Coordination du Projet Mékrou les 15 et 16 juin 2017 à Niamey au Niger. La rencontre visait la validation définitive du choix d’un scénario préférentiel du projet de Cadre Stratégique pour la Sécurité en Eau (CaSSE) dans le bassin de la Mékrou. Il est attendu que le comité Consultatif porte son choix sur un scénario préférentiel pour permettre au consultant de le développer de façon détaillée en y intégrant les besoins de modifications des plans d’action d’adaptation aux événements extrêmes à l’échelle du bassin ainsi qu’à l’échelle des pays, les procédures de leur gestion et la cartographie des acteurs concernés.

La rencontre était placée sous le patronage du Ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement du Niger représenté par le Directeur de Cabinet, M. Abdou Maliki.

AbdouDans son discours d’ouverture, le représentant du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, après avoir relevé les défis importants auxquels le projet Mékrou essaie d’apporter des solutions, a lancé un appel à toutes les structures impliquées dans la gestion de ce projet « de ne pas se lasser de rechercher les moyens, tant financiers qu’en ressources humaines de qualité, afin aboutir à une seconde phase pour renforcer les acquis de la première phase d’une part et, d’autre part d’aboutir à la mise en place des Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux sur les portions nationales du bassin de la Mékrou et enfin exécuter des ouvrages afin d’impacter l’amélioration des conditions de vie des populations, sans oublier de dupliquer cet exemple dans d’autres bassins du monde se trouvant dans des environnements similaires ».


Monsieur Enrique DE LOMA-OSSORO FRIEND de la délégation de l’Union UEEuropéenne au Niger a « salué les avancées et acquis du projet Mékrou par rapport à la coordination et la coopération entre les institutions des trois pays, avec un cadre de partenariat et de travail très actif, dynamique et capable d’arriver à des consensus pour améliorer les conditions de vie des populations dans le bassin du Mékrou. Le niveau de l’analyse scientifique réalisée permet d’avoir une excellente connaissance du bassin au niveau de l’usage domestique de l’eau et l’assainissement, du développement agricole et pastorale et au niveau du secteur tertiaire comme le tourisme durable et vert. » Il a félicité les efforts faits pour « établir des passerelles et renforcer la connexion entre le monde scientifique à travers l’utilisation des outils avancés de modélisation hydrologiques, des études de la variabilité climatique et agricole et aussi la réalité des communes et acteurs de développement de la région du Mékrou ».

AfoudaL’adresse de bienvenue a été faite par le Président du GWP-AO, Pr. Abel Afouda qui, après avoir souhaité la bienvenue à tous les partenaires, les a remerciés pour leur disponibilité dans l’accompagnement de l’unité de gestion du projet. Il a rappelé l’importance de l’eau en tant que ressource partagée et la nécessité d’une franche collaboration dans sa gestion afin « d’assurer la sécurité en eau pour les populations » et surtout celles de la zone du projet.

Le représentant du GWPO, signataire de la convention avec l’Union Européenne, M. ManuelManuel Fuchiron a exprimé toute la disponibilité du secrétariat mondial et l’ensemble du réseau du GWP à mieux orienter et donner un sens aux besoins exprimés par les usagers. Il a « salué la mobilisation de très haut niveau qui ne faiblit pas depuis le début du projet ». Il a relevé la compréhension qui transparait désormais dans l’imbrication de l’ensemble du travail fait dans le cadre de ce projet entre volet institutionnel et volet scientifique.

CesarPrenant la parole au nom du Centre Commun de Recherche (CCR), M. Cesar Carmona a rappelé le travail réalisé dans le cadre de la composante scientifique avec AGRHYMET, l’ABN, les institutions scientifiques des pays notamment le « développement des outils d’analyse interactive qui prennent en compte les grandes problématiques de la zone du projet » que sont les différents secteurs de l’eau, de l’agriculture et de l’environnement. Certaines de ces analyses ont contribué au développement du CaSSE.

A la suite de la présentation du rapport provisoire du CaSSE par le consultant, les échanges ont eu lieu pour améliorer le contenu du document afin de permettre sa finalisation.

Une mise en œuvre satisfaisante

Globalement, il ressort de cette rencontre que le projet Mékrou enregistre des résultats satisfaisants qui sont entre autre la signature et la vulgarisation de l’Accord-cadre de coopération, la validation du programme régional de renforcement des capacités, l’élaboration du cadre de référence, la validation des études sur les Priorités de développement au niveau pays avec une forte participation, le développement du système d’information transfrontalier, le développement des outils de planification des ressources en eau et l’amélioration de leur affectation aux différents usages.

PartviewDans le cadre de la mise en œuvre des projets pilotes, des fonds complémentaires ont permis de passer de 32 millions à 46 millions par projet dans chaque pays. Le Niger et le Burkina Faso sont à 80%, et le Bénin à 85% dans l’exécution des projets pilotes.

Entre autres résultats présentés, l’édition de 3 Running Water, de Notes de synthèse, l’élaboration d’un site inter actif, le Manuel de suivi évaluation, la tenue régulière des rencontres du Comité consultatif.

Ainsi, le Volet institutionnel se trouve à un taux d’exécution physique de 86,12% au 14 juin 2017 pour un taux d’exécution financière de 63,06 % au 31 mars 2017.

Le Volet scientifique et technique est à un taux d’exécution physique de 83,08 % pour un taux d’exécution financière de 77,6 %.

Les Volet institutionnel et volet scientifique et technique combinés sont à un taux de physique de 84,6% pour un taux d’exécution financière de 70,33 %.view2

Difficultés

Un certain nombre de difficultés de mise en œuvre ont été relevées dont le nombre insuffisant du personnel dédié au projet, l’interdépendance des différents volets qui joue sur l’évolution rapide des activités car il faut toujours attendre les résultats du volte n pour avancer avec n+1, le retard dans l'élaboration des rapports, la non opérationnalisation de la mise en œuvre de l'accord cadre, l’audit final et l’évaluation finale qui ne pourront pas se faire avant la fin du projet, le 31 décembre 2017. Il a aussi relevé le risque de non disponibilité de certains livrables avant la fin du projet lié au fait que c'est lors des réunions de l'ABN que ces livrables seront validés ; la difficile coordination des deux volets par deux structures indépendantes, les appels d'offres fréquemment non fructueux à cause des montants faibles alloués aux études.

Group viewLes participants à cette rencontre du Comité Consultatif régional du mécanisme global de coordination du projet Mékrou ont recommandé que le GWP adresse à l'Union Européenne une lettre pour solliciter une seconde phase du projet et d’engager une personne ressource pour appuyer l'élaboration du document de projet de la phase 2. Il a été recommandé également que le CCR avec les institutions scientifiques et les experts nationaux accompagnent le consultant dans la finalisation du scenario préférentiel retenu par les Etats.