Quelques témoignages d’acteurs de Mékrou Niger

La mise en oeuvre du projet Mékrou mobilise de nombreux acteurs à différents niveaux. Nous avons recueilli le temoignage de certains d'entre eux.

Sanoussi Rabe, directeur national des ressources en eau /MHA du Niger : « Des équipements de suivi des ressources en eau avec télétransmission, c’est une première au Niger »

SanoussiJe remercie nos partenaires pour l’appui important dans le domaine du suivi des ressources en eau au Niger et particulièrement dans le bassin de la Mékrou. Nous venons de recevoir des équipements pour renforcer notre dispositif de suivi qualitatif et quantitatif des ressources en eau au Niger. C’est une première d’avoir de tels équipements qui vont permettre une certaine télégestion, ce qui constitue quelque chose d’important avec la capacité de transmission qui améliore beaucoup nos capacités. Nous sommes en train de tout mettre en place pour rendre opérationnel ce dispositif. Il est important aussi que nous ayons une durabilité dans les actions avec les mesures de sécurisation du dispositif qui vont être prises tenant compte de l’enjeu du suivi des ressources en eau au Niger.

Moussa Adamou, chef de la division des ressources en eau direction régionale Tillaberi : « Nous, services techniques sommes au centre de la mise en place des organes GIRE »

AdamouAujourd’hui, nous sommes réellement satisfaits de voir le niveau de mise en œuvre du Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau notamment dans son volet de mise en place des organes GIRE qui est ‘un des volets qui trainent un peu. Mais nous constatons qu’il y a une évolution et nous sommes à la phase d’installation des organes GIRE. L’installation des organes GIRE de la Mékrou est la 2ème après celle de Maradi constitue une réelle satisfaction pour nous.

Nous en tant que service technique sommes au premier rang de la mise en œuvre du PANGIRE et à ce titre lead dans la mise en œuvre du Projet Mékrou et pleinement impliqués dans la mise en place des organes GIRE.

Hama Guida, directeur départemental de l’hydraulique et de l’assainissement de Falmey : « Nous assurons l’appui conseil aux autorités en place »

HammaNotre rôle dans le projet est d’accompagner les communes dans la mise en œuvre des activités. Nous assurons l’appui-conseil auprès des autorités, les maires, les préfets. Le projet nous apporte un appui financier et matériel qui nous facilite la réalisation de notre mission. Nous avons toujours été dans la mise en œuvre des activités depuis la planification jusqu’à la mise en place des associations des usagers de l’eau dans les villages, des comités locaux de l’eau au niveau des communes et nous venons de mettre en place le conseil de l’agence de l’eau de la Mékrou au niveau régional.

Habib Sounna, vice-président du CLE de Falmey : « Le projet Mékrou nous a fait prendre conscience de notre responsabilité face à la bonne gestion de l’eau »

HabibLa majorité des membres du CLE sont des jeunes et ce n’est pas pour rien qu’ils ont été choisis car ils sont les acteurs en matière de gestion de l’eau. Avant les CLE, les AUE ont été mis en place sous le même format. Et dans notre commune, il y a cinq villages qui ont un AUE, il s’agit de Tonko Tiarré, Tiotioba Peul, Bouye bongo Zerma, Banizoungo boubia et Boumba. On y trouve des jeunes, les utilisateus de l’eau (agriculteurs, éleveurs, orpailleurs).

Avant l’arrivée du projet Mékrou, nous ne savions pas que l’eau est une ressource et un bien partagé et nous avons que c’est de notre responsabilité de bien la gérer. Sans une bonne gestion de l’eau, nous serons confrontés à d’énormes problèmes. Et ce projet nous a permis d’en prendre conscience grâce aux ateliers et formations auxquels nous prenons part dans le cadre de la mise en œuvre du projet.

Hadja Zeinabou Almoustapha, CNU Tillabéri, vice-présidente du Conseil de l’agence l’eau de Mékrou : « On ne peut parler d’eau sans parler de la femme »

HadjaJ’ai été élue 2ème vice-présidente du Conseil de l’agence de l’eau de Mékrou qui couvre les 2 régions de Dosso et Tillabéri ainsi que trois communes (Kirtachi, Tamou et Falmey). Donc ma présence sauvegarde le genre et nous savons que la femme est à la base de la consommation de l’eau. C’est elle la première utilisatrice / usagère de l’eau, donc on ne peut parler de l’eau sans la femme.

Le projet Mékrou est important au vu de ses trois objectifs fondamentaux qui sont (i) améliorer la connaissance, le suivi et la protection des ressources en eau ; (ii) la mise en place et l’opérationnalisation des organes GIRE et ; (iii) la finalisation du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE). Ceci est accompagné de plusieurs actions concrètes en raison d’au moins une action par commune. Autour des réalisations concrètes, il est prévu des actions d’intermédiation sociale car autour des points il y a toujours des conflits et il faut penser à faire l’intermédiation ntre ces acteurs.

Pour nous, ce projet va contribuer à l’autonomisation de la femme avec les créations d’emplois, les actions génératrices de revenus comme l’agriculture, la pisciculture et le maraîchage.

Tiny Djibo, maire de Kirtachi : « Nous avons discuté du projet au cours du dernier conseil municipal »

ZiboJe crois que c’est une bonne chose d’avoir ce projet qui couvre la partie nigérienne de la rivière Mékrou que partage les trois pays et que des actions soient faites au niveau de cette rivière. Au niveau de la commune rurale de Kirtachi, nous avons beaucoup de potentialités avec les ressources naturelles de ce coté de la Mékrou et c’est l’occasion pour nous d’exploiter ces ressources dans l’intérêt des populations.

Au cours de notre dernier conseil municipal en février 2022, nous avons discuté de ce projet que l’animateur recruté a fait connaitre dans la commune. Au niveau de cinq villages, nous avons mis en place les associations des utilisateurs d’eau (AUE) et nous comptons poursuivre la mise en place des AUE dans tous les villages qui sont dans le bassin de la Mékrou. Ces associations jouent un rôle fondamental car c’est à travers elles que le développement local s’effectue et rien ne se fera sans elles. Nous les impliquons à tous les niveaux et nous comptons sur leur engagement pour le développement de notre commune. Le projet est lancé et nous devrons le poursuivre pour l’atteinte de tous les objectifs dans l’intérêt de nos populations.

Idé Hassane, maire de Falmey : « Nous souhaitons que les investissements se fassent comme prévu »

IdeJusque là nous trouvons que c’est une bonne initiative car ce projet intervient dans un domaine qui nous tient à cœur, l’hydraulique et les ressources naturelles. Et qui parle de ressources naturelles parle de développement, donc le projet est là pour le développement de notre collectivité. Nous attendons le démarrage effectif des activités prioritaires même s’il y a déjà eu des actions de sensibilisation et les rencontres à différents niveaux y compris local, communal et régional. Notre Plan de développement communal (PDC) actuellement en cours de révision va inclure ce projet dans son volet concernant la gestion des ressources naturelles.

Ce projet est une très bonne chose pour nos collectivités qui va faire changer beaucoup de choses. Et tel qu’il a été conceptualisé, nous souhaitons que les choses se passent comme cela sur le terrain notamment avec les investissements prévus afin de faire changer la face de nos collectivités.