Pour ceux qui ne savent pas, le Partenariat Mondial de l’Eau connu sous l’acronyme anglais GWP (Global Water Partnership) est un réseau international, conçu en 1996, qui vise à faciliter et à apporter un appui aux pays dans la conduite du changement pour la gestion durable de leurs ressources en eau. Son siège est basé à Stockholm en Suède. Il regroupe 13 partenariats régionaux de l’eau appelés GWP-régionaux dont le Partenariat régional de l’eau de l’Afrique de l’Ouest (GWP-AO).
Le Partenariat régional de l’eau de l’Afrique de l’Ouest (GWP-AO) a été institué en 2002 entre les partenaires de l’eau de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. Il est constitué d’organisations membres et de partenaires du GWP, au niveau régional et dans les différents pays de l’Afrique de l’Ouest, en vue d’identifier et d’échanger sur les problématiques liées à l’eau, d’élaborer des plans d’actions fondés sur la GIRE et de mettre en œuvre des programmes et projets contribuant à la sécurité en eau pour le développement durable. Le GWP-AO est situé à Ouaga 2000 au Burkina Faso.
C’est en échangeant avec une parente que j’’ai découvert pour la première fois le nom de GWP-AO comme étant une des structures du secteur de l’eau à Ouagadougou dans lesquelles je pouvais en tant que future ingénieur espérer avoir un bon encadrement et une bonne expérience professionnelle. Avec le nom, j’ai fait mes recherches sur internet pour non seulement en savoir davantage sur le GWP-AO mais aussi la situation géographique exacte de son secrétariat où j’ai finalement déposé une demande de stage.
Il faut dire que j’ai été un peu surprise de constater que ma demande de stage a été acceptée lorsque cela m’a été signifié à travers un coup de téléphone. Ainsi, j’ai eu un entretien avec ma maitresse de stage qui m’a mise brièvement au parfum des activités qui se passent au sein du Secrétariat. Ma première impression après cet échange était que j’avais beaucoup à apprendre car tous les aspects abordés lors de cet entretien comportaient des éléments nouveaux pour moi. C’était encore le premier semestre de la troisième année de licence et il y avait des notions que je n’avais pas encore vues en classe et qui devraient servir à mieux orienter le déroulement de mon stage. J’étais donc impatiente de commencer ce stage qui, à la fin, a été très formateur pour moi.
C’était le lundi 28 janvier 2019, mon premier jour au sein du GWP-AO. Ne sachant où mettre la tête, j’ai été invitée à prendre part à la réunion hebdomadaire du personnel du Secrétariat où j’ai été présentée au reste du staff que je rencontrais. J’ai été très bien accueillie par l’ensemble du personnel, chacun ayant manifesté sa disponibilité à m’accompagner pendant mon stage en cas de besoin. Cela m’a beaucoup touché de savoir que malgré leur emploi de temps assez chargé, tous proposent leur aide.
Au cours de ma période d’immersion, j’ai pris part à d’autres réunions hebdomadaires qui m’ont permis de mieux connaitre les activités du GWP-AO et d’avoir une vision plus nette des champs d’action d’un ingénieur en eau et assainissement en dehors d’un laboratoire. L’environnement de travail était agréable avec une bonne ambiance entre le personnel. Je ne sais pas si c’est une chance, mais j’ai été particulièrement heureuse de travailler avec Mme VODOUNHESSI Félicité, une maitresse de stage très compétente et bonne pédagogue. Dommage que le stage n’ait duré que quarante-cinq jours !
Le thème de mon stage a porté sur l’implication des jeunes et des femmes dans la mise en œuvre du programme Eau Climat et Développement en Afrique (WACDEP) au Burkina. L’objectif étant de déterminer le rôle de ces groupes cibles dans les activités menées dans le cadre du projet pilote afin de mieux les impliquer pour une prise en compte de leurs besoins.
C’est quoi le WACDEP ?
Je sais que la question vous trotte à l’esprit. Eh bien, moi aussi il m'a fallu plusieurs jours pour parcourir la documentation mise à ma disposition pour découvrir non seulement le Programme qui couvrait 8 pays de l’Afrique (étendu maintenant dans la seconde phase à 12) et 4 bassins et aquifères transfrontaliers (5 dans la seconde phase) dont le Burkina Faso, le Ghana et le bassin de la Volta en Afrique de l’Ouest mais aussi le projet pilote mis en œuvre au Burkina dans le village de Ramitenga afin de bien comprendre le processus de mise en œuvre et les résultats atteints. La lecture de toute cette documentation m’a permis d’acquérir de nouvelles connaissances sur les différentes activités préalables à la mise en place d’un tel projet.
WACDEP, c’est l’acronyme de Water, Climate and Development Programme in Africa (Programme Eau Climat et Développement en Afrique). C’est un programme développé par le Partenariat Mondial de l’Eau (GWP) pour accompagner une initiative du Conseil Africain des Ministres Chargés de l’Eau (AMCOW) dans la matérialisation des engagements des Chefs d’Etat de l’Afrique.
J’ai ainsi découvert que le projet pilote de WACDEP-Burkina vise à utiliser l’énergie solaire pour l’irrigation goutte à goutte comme solution de résilience au changement climatique et de lutte contre la pauvreté. Le but final de ce projet est de gérer l’eau agricole de manière efficiente (irrigation goutte à goutte) au profit des populations vulnérables dans le village de Ramitenga, commune rurale de Loumbila au Burkina Faso. Un dispositif a donc été mis en place avec la participation des membres bénéficiaires du projet (l’association SIDWAYA), afin de réaliser et de gérer l’aménagement.
Une enquête de terrain
Pendant mon stage, accompagnée des jeunes professionnels du Secrétariat du GWP-AO, j’ai effectué une mission d’enquête de terrain à Ramitenga afin de rencontrer et d’échanger avec les femmes et les jeunes de l’Association. A l’analyse des résultats de l’enquête, j’ai pu constater que les femmes et les jeunes hommes ont été impliqués dans la mise en œuvre des différentes activités dudit projet. En plus des activités qui ont été menées de manière collective, les femmes ont eu à préparer les repas et les hommes ont aidé aux travaux de maçonnerie.
La principale difficulté rencontrée par les femmes ainsi que les jeunes hommes fut lors du creusage des trous pour la pose de la clôture grillagée due à la nature latéritique du sol nécessitant ainsi une grande force physique.
Le nettoyage du site fut l’activité qui a été facilement exercée par les femmes et les jeunes hommes.
Compte tenu des capacités d’organisation limitées des acteurs associatifs ruraux en général, nous avons recommandé un renforcement des capacités en gestion des associations du monde rural et sur les effets du changement climatique sur les activités agricoles afin de susciter plus d’intérêt et d’engagement des jeunes et femmes dans les initiatives collectives de développement résilient au climat.
En termes de leçons apprises, je sors de ce stage bien outillé avec une meilleure compréhension et une expérience du travail sous pression et prête à m’investir dans tous les domaines où je serai sollicitée.
Rabia Faousia OUEDRAOGO
Etudiante 2IE,
3ème année licence Eau & Assainissement