Les participants ont discuté des défis et opportunités liés à la gestion des risques climatiques, au financement des projets, au renforcement des capacités et à la préservation du massif du Fouta Djallon. La rencontre a relevé l'importance de la coopération transfrontalière, des investissements dans les infrastructures hydrauliques et de l'adoption d'approches intégrées pour améliorer la gestion des ressources en eau dans la région.
Ouvrant la rencontre, M. Christophe DEGUENON, Directeur des ressources en eau de la Commission de l’UEMOA a indiqué que « relever les défis régionaux de la vie nécessite des interventions coordonnées et un engagement politique fort pour atteindre la résilience au changement climatique, la sécurité alimentaire et la croissance économique au niveau local. C'est pourquoi certains états de la région ainsi que les organisations régionales ont soumis des requêtes de financement à la Banque mondiale afin d'obtenir son soutien pour la mise en œuvre d'initiatives pour le développement, la résilience, la valorisation des ressources en eau en Afrique de l'ouest. Cela a donné lieu au programme DREVE » visant à améliorer la gestion, la résilience et le développement des ressources en eau. Il a souligné l'importance de la coopération transfrontalière et annoncé les quatre sessions pour partager les résultats intermédiaires des groupes thématiques travaillant sur le programme. Les participants, représentant diverses organisations régionales et des Etats, se sont présentés brièvement avant le début des travaux.
Le programme tourne de quatre piliers sur lesquels neufs groupes thématiques s’activent à donner du contenu.
L’objectif principal de la rencontre était de passer en examen les rapports intermédiaires des groupes thématiques et la définition des activités prioritaires pour 2025. La session introductive a porté sur l'initiative DREVE (Développement, Résilience et Valorisation des Eaux transfrontalières de l'Afrique de l'Ouest), en particulier sur le pilier quatre concernant la plateforme régionale pour renforcer la sécurité régionale et la résilience climatique.
Le rapport sur la gestion des ressources en eau en Afrique de l'Ouest a relevé les progrès réalisés dans les cadres politiques, juridiques et institutionnels aux niveaux national, régional et des bassins. Il a mis en avant trois axes principaux pour renforcer ces cadres, développer les organismes de bassin et améliorer les capacités de négociation. Un plan d'action pour 2025-2026, incluant la révision de la politique régionale des ressources en eau et la vulgarisation de directives sur la gestion des eaux partagées et le développement d'infrastructures hydrauliques a été proposé.
La rencontre a permis le partage d’expériences pour la prospective stratégique. C’est ainsi que des exemples du pouvoir transformateur de l'eau dans différentes régions du monde, notamment en Chine, en Suisse, en Turquie, au Maroc, au Pérou et aux États-Unis ont été présenté. L'importance des investissements dans les infrastructures hydrauliques, de la collaboration transfrontalière et des modèles de financement innovants pour le développement économique et la lutte contre la pauvreté a été soulignée. Les réussites de l'Afrique de l'Ouest dans la gestion de l'eau a été aussi relevée avec des suggestions que d'autres régions du monde pourraient s'en inspirer, tout en soulignant l'interconnexion globale du cycle de l'eau et son impact sur différentes parties du monde.
Une analyse approfondie des défis et opportunités liés à la gestion des risques climatiques et du cycle de l'eau en Afrique de l'Ouest et au Sahel a été présentée. L'importance d'une approche intégrée du cycle de l'eau, la nécessité d'investissements accrus et d'une meilleure coordination entre les acteurs a été soulignée. Les échanges ont mis en avant le rôle central de l'eau dans l'adaptation au changement climatique et l’évocation de la nécessité de la création d'un fonds de solidarité régional pour répondre à la demande croissante d'assistance technique dans le domaine hydro-météorologique.
Les défis liés au renforcement des capacités et à la formation dans le cadre de projets ont été soulignés. La problématique de la mobilité du personnel formé et la nécessité d'impliquer les universités et les étudiants dans les projets sont des paramètres à prendre en compte ainsi que l’identification des besoins réels en formation et le développement des programmes de formation en ligne pour créer une masse critique de bénéficiaires. Il est important d’inclure les universités privées dans les efforts de renforcement des capacités.
Le programme régional pour le massif du Fouta Djallon met en avant l’importance de cet écosystème et la nécessité de sa préservation pour l'Afrique de l'Ouest et au-delà. Une approche régionale de financements innovants et d'une meilleure coordination entre les initiatives existantes doivent être une constance. Le programme vise à établir un cadre fédérateur, opérationnaliser un observatoire régional et améliorer la gestion durable des ressources naturelles, avec un accent particulier sur la coopération institutionnelle au sein de la CEDEAO.
Prochaines étapes
A l’issue de cette rencontre :
- tous les groupes thématiques doivent finaliser les rapports de groupes thématiques d'ici le 30 janvier 2025 ;
- un forum des parties prenantes de DREVE sera organiser au premier trimestre 2025 pour valider les rapports finaux des groupes thématiques ;
- les pays membres sont invités à confirmer leur point focal pour le pilier quatre de DREVE ;
- le renforcement du dispositif de collecte de données sur les ressources en eau pour le groupe thématique 6 ;
- le Pôle Eau Dakar est invité à amorcer les études préliminaires pour le think tank sur l'eau, la paix et la prospérité ;
- l’équipe de coordination est invitée à approfondir les réflexions sur le renforcement des capacités, le financement et la durabilité des actions.