Ces deux évènements, qui participent du renforcement des capacités des acteurs du développement pour mieux prévenir et gérer les risques d’inondation dans le bassin de la Volta, s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Intégrer la gestion des inondations et de la sécheresse et de l'alerte rapide pour l'adaptation au changement climatique dans le bassin de la Volta (VFDM 2019-2023) » financé par le Fonds d’Adaptation.
L’atelier de formation de Bobo Dioulasso a réuni vingt-sept (27) participants dont vingt (20) femmes et sept (7) hommes provenant des Services Hydrologiques, des Services Météorologiques, des Structures en charge de la Protection Civile, des Organisations de femmes et des Organisations Communautaires du niveau national et du niveau local dans le bassin de la Volta au Burkina Faso.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par le Gouverneur de la Région des Hauts Bassins, M. Antoine ATIOU. Elle a été marquée par les mots de bienvenue du Secrétaire Exécutif du GWP-AO, M. K. Armand HOUANYE ; l’allocution du Directeur Exécutif de l'ABV, M. Robert Y. DESSOUASSI et le discours d’ouverture du Gouverneur de la Région des Hauts Bassins.
Les participant(e)s, à travers des échanges se sont accordé(e)s sur les définitions officielles des concepts clés liés au système d’alerte précoce de bout en bout pour la prévision des crues (SAP-BEB-PC), à la gestion intégrée des risques d’inondation (GIRI) et au genre. Aussi, ont-ils pu s’approprier les étapes des processus du SAP-BEB-PC et de la GIRI ainsi que des activités de chacune d’elles. Des exercices pratiques ont permis aux participant(e)s d’identifier les dimensions usuelles de genre liées aux inondations au SAP-BEB-PC et à la GIRI d’une part ; et d’autre part de prendre des engagements à différents niveaux pour le développement de SAP-BEB-PC et de GIRI sensibles au genre. Cette formation a donné l’occasion aux participant(e)s d’utiliser dans la pratique les outils d’analyse et d’intégration du genre dans la planification, la programmation, la budgétisation et le suivi-évaluation des processus de SAP-BEB-PC et de la GIRI. Un mécanisme de suivi périodique de l’utilisation et la valorisation des connaissances acquises à différents niveaux dans le bassin de la Volta a été défini avec des feuilles de route post formation par groupes d’acteurs.
Les participant(e)s en tant que nouveaux (nouvelles) ambassadeurs (ambassadrices) de genre, du SAP-BEB-PC-Genre et de GIRI-Genre se sont engagés à veiller à la mise en œuvre des feuilles de route post formation, à restituer les résultats de l’atelier dans leur structure de provenance et à organiser des ateliers de formation au profit des collègues de services.
Ils/elles ont invité les décideurs notamment du niveau national à accroître les investissements dans l’acquisition, l’entretien et la sécurisation des équipements de collecte et de gestion des données en accordant plus d’attention à la formation du personnel de la chaine du SAP-BEB-PC-Genre.
Aux décideurs des niveaux régional et local, il a été recommandé entre autres de prendre en compte les priorités liées SAP-BEB-PC et à la GIRI dans les planifications locales et régionales de développement, mettre en place/ opérationnaliser des plateformes ou comités de gestion des risques de catastrophes intégrant aussi bien le SAP-BEB-PC et la GIRI que le genre. Chaque région doit ainsi se doter des cartes de vulnérabilité et de risques d’inondations. Les partenaires au développement y compris l’OMM, le GWP-AO et l’ABV, sont invités à soutenir la mise en œuvre des feuilles de route post atelier et à impliquer les participant(e)s dans la mise en œuvre des activités du projet VFDM et plus généralement dans leurs initiatives en cours et à venir dans le bassin de la Volta.
La journée des décideurs a connu la participation de huit (8) autorités locales et régionales dont sept (7) hommes et une femme : le Maire de Gaoua, la Chef Service genre du Conseil Régional des Hauts Bassins, le 1er Adjoint au Maire de l’Arrondissement 7 de Bobo-Dioulasso, le 1er Adjoint au Maire de Bama, le Maire de Dédougou, le Secrétaire Général du Conseil Régional du Centre Ouest, le chargé de Communication du Conseil Régional de la Boucle de Mouhoun et le Secrétaire Général du Conseil Régional du Sud-Ouest.
Les participant(e)s à cette journée ont pu suivre et échanger sur la présentation du bassin de la Volta avec les problèmes et défis majeurs liés à la gestion intégrée des inondations dans ledit bassin, les enjeux et engagements liés à la prise en compte du genre dans la prévention et la gestion des risques d’inondations, les messages clés sur le Genre, le SAP-BEB-PC et la GIRI les engagements des participant(e)s et leurs recommandations aux décideurs et partenaires au développement à différents niveaux.
Les participant(e)s ont exprimé leur entière satisfaction en affirmant que toutes leurs attentes soulevées au démarrage de l’atelier ont été comblées.
Un groupe WhatsApp a été créé pour permettre aux participants et aux formateurs de maintenir le contact et de poursuivre les échanges post formation.
Un suivi de la mise en œuvre des recommandations formulées sera fait pour une atténuation des impacts négatifs des inondations et l’amélioration des conditions de vie des communautés dans le bassin de la Volta.
Le bassin de la Volta, 9ème plus grand bassin de l’Afrique subsaharienne, connait depuis une décennie, à l’instar des autres bassins fluviaux de l’Afrique et de la sous-région ouest-africaine, les effets néfastes du changement climatique, caractérisés entre autres, par l’exacerbation des phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents tels que les inondations et la sécheresse induisant des pertes en vies humaines et des dégâts économiques importants.
Face à ces phénomènes hydro-climatiques extrêmes ayant également des dimensions naturelles dont la survenance ne peut être empêchée, l’une des réponses appropriées et durables est le renforcement des capacités d’action et d’adaptation des acteurs institutionnels et des communautés et notamment des femmes, des filles et des garçons. Ces derniers sont fortement vulnérables aux impacts du changement climatique à cause de leurs difficultés d’accès aux ressources, à leurs droits ainsi que de leur participation aux instances de prise de décision en rapport avec la prévention et la gestion des risques climatiques.
Il urge donc d’œuvrer par tous et à tous les niveaux à l’intégration du genre dans toutes les étapes des mécanismes et processus de prévision des crues et de gestion des risques d’inondation. Cette démarche stratégique permet d’assurer une meilleure prise en compte des vulnérabilités et besoins, des capacités et des compétences tant des femmes et des hommes que des filles et des garçons dans la gestion des risques d’inondation d’une part ; et d’autre part de veiller à ce que les interventions en la matière profitent aux personnes véritablement touchées. Elle offre également l’opportunité d’un meilleur ciblage des points d'entrée pour lutter efficacement contre les stéréotypes et réduire les inégalités sexistes existants, contribuant ainsi non seulement à la construction de communautés plus sûres et plus résilientes, mais également à des sociétés inclusives et socialement justes.