Dans un discours prononcé lors de la réunion pour la coopération pour la résilience au changement climatique dans le Bassin du Nil, l'ambassadrice Ann Dismor a déclaré que "dans le cadre de l'économie verte à Rio, la Suède souhaite mettre l'accent sur la nécessité de développer des structures pour la gestion équitable et durable des eaux transfrontalières".
L'ambassadrice intervenait lors d'un atelier régional organisé par GWP Afrique de l'Est dans le cadre du projet "Adaptation au stress hydrique engendré par le changement climatique dans le Bassin du Nil", qui a été lancé en Mars 2010 comme partenariat entre le PNUE et l'Initiative du Bassin du Nil (NBI - Nile Basin Initiative), DHI (Danish Hydrological Institute) et GWP.
L'atelier régional, organisé à Kenya School of Monetary Studies à Nairobi a réuni des participants du Comité consultatif technique du Nil des pays riverains du Nil, des experts des agences spécialisée sur le climat, ainsi que des représentants de la CCNUCC des pays du Bassin du Nil.
L'ambassadrice Ann Dismor a souligné que l'environnement et le climat sont des priorités de la stratégie suédoise pour la coopération au développement régional avec l'Afrique subsaharienne.
Le gouvernement suédois organisera donc "Stockholm +40 Partnership Forum for Sustainable Development" dans un mois. La conférence permettra de créer une plateforme de discussion sur l'innovation pour le développement durable, la production et la consommation durables. Un des thèmes principaux de la conférence Rio+20 est l'économie verte. La Suède espère que la conférence renouvellera et renforcera le soutien politique au développement durable au niveau mondial.
Au sein du thème de l'économie verte à Rio, la Suède tient à souligner l'importance de la gestion des ressources en eau, en tant que pilier de secteurs économiques majeurs et qu'énorme moteur potentiel de la croissance économique: la production énergétique, la production alimentaire, la pêche, les services environnementaux, la croissance urbaine et la santé. Pourtant, ce potentiel reste majoritairement inexploité.
L'ambassadrice a également insisté sur le fait que dans la plupart des pays les plus pauvres du monde, il existe souvent une forte corrélation entre la variabilité des précipitations et le PIB. Les sécheresses et inondations répétées ont des impacts considérables sur l'économie, avec une baisse du PIB annuel souvent supérieure à 10%. Mettre en place les plateformes institutionnelles et les infrastructures de stockage appropriées afin d'atténuer les conséquences de la variabilité des précipitations et d'encourager l'utilisation intelligente de l'eau serait probablement un moyen efficace de stimuler la croissance et de réduire la pauvreté. Le manque d'eau fait partie des menaces les plus importantes auxquelles l'agriculture et la sécurité alimentaire mondiale font face.
"Faire des défis posés par le changement climatique et la rareté en eau une opportunité pour l'économie verte demandera un engagement ferme et un leadership affirmé aux niveaux national et régional" a-t-elle déclaré.
L'objectif à long-terme doit être de créer les conditions pour que les populations locales puissent assurer de manière durable leurs revenus dans une situation où la variabilité du climat est accrue. Afin d'améliorer la résilience des communautés, les rôles des femmes, des enfants et des hommes doivent être pris en compte; et la pauvreté et le déséquilibre entre les sexes doivent être entendus comme freins au développement d'une gestion équitable et durable des eaux transfrontalières.
Un domaine d'intérêt pour la coopération suédoise au développement régional avec l'Afrique subsaharienne est le renforcement des organisations régionales afin qu'elles assurent un leadership et suivent la mise en oeuvre régionale des engagement pris au niveau national. Cela comprend le renforcement des mécanismes de gestion des ressources naturelles partagées, y compris les ressources en eau. Ce soutien vise à accroître les connaissances sur le lien entre les services écosystémiques et la réduction de la pauvreté, mais aussi à créer les conditions préalables pour la paix et la sécurité.
L'objectif global du projet est de renforcer la résilience des écosystèmes et des économies les plus vulnérables au stress hydrique induit par le changement climatique dans les pays du bassin du Nil, à travers le renforcement des capacités d'adaptation dans les "hotspots", grâce à des interventions sur les aspects techniques, politiques et financiers. Le projet vise plus précisément à prévenir les conflits et les catastrophes naturelles causés par le trop peu ou trop plein d'eau, grâce à des politiques d'adaptation fondées sur les connaissances en la matière, au transfert de technologie et à l'investissement dans des infrastructures clés. Le projet est opérationel au niveau transfrontalier en travaillant étroitement avec les partenaires des dix pays du bassin du Nil suivants: l'Egypte, le Soudan, l'Ethiopie, l'Erythrée, l'Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo. La mise en oeuvre du projet est prévue sur la période 2010-2012 (peut être étendue). Le soutien financier de la Suède s'élève à 3,3 millions de dollars (US).
La mise en oeuvre du Programme Eau, Climat et Développement (WACDEP - Water, Climate and Development) en Afrique de l'Est comprend des synergies avec le projet pour la résilience du Nil au changement climatique. Le bassin de Bugesera, le site du projet pilote du WACDEP au Rwanda et au Burundi fait à la fois partie du bassin de Kagera et du bassin du Nil.