Journée Mondiale de l’Eau : GWP-AO agit en faisant de l’eau un levier pour accroitre la résilience climatique de l’Afrique de l’Ouest

La Journée mondiale de l’eau de cette année 2020 est célébrée sous le thème ‘‘l’eau et le changement climatique’’ à travers le monde à un moment où l’accès à une eau de qualité et en quantité suffisante pour tous, en vue d’atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030, demeure un défi majeur dans un contexte climatique de plus en plus critique dans le monde. « J'appelle toutes les parties prenantes à intensifier l’action climatique et à investir dans de robustes mesures d’adaptation pour assurer la durabilité de l’eau. En limitant le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius, le monde sera en bien meilleure position pour gérer et surmonter la crise de l’eau à laquelle nous sommes tous et toutes confrontés . » (Message du Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres ).

Pour commémorer cette journée du 22 mars 2020, nous vous livrons en quatre points quelques mécanismes d’action déployés par le Partenariat Régional de l’Eau de l’Afrique de l’Ouest (GWP-AO) depuis plusieurs années dans différents pays de la sous-région ouest africaine pour accompagner les efforts des gouvernements et des autres acteurs à placer l'eau au cœur des processus de planification de l’adaptation et de la résilience climatiques, la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) étant le noyau central de l’action du GWP.

  • Nous incitons les Etats à faire de l’eau un facteur de la résilience climatique

Le Programme Eau Climat et Développement en Afrique (Water Climate and Development Programme in Africa – WACDEP) est mis en œuvre depuis 2011 dans le bassin de la Volta en appui au Burkina Faso et au Ghana entre 2011 et 2016, avec une extension de 2017 à 2019 au Bénin et au Mali, vise à renforcer la résilience des pays au changement climatique. Plus particulièrement le soutien aux pays se focalise sur la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (CDN) dans le secteur de l’eau, les processus des plans nationaux d'adaptation (PNA), la coopération Sud-Sud et l’appui à l’accès au financement climatique et à d’autres mécanismes de financement en rapport à l’eau. La mise en œuvre du WACDEP se poursuit en Afrique et en Afrique de l’Ouest sur la période 2020-2025 en mettant l’accent sur la mise en place des investissements et des financements sensibles au genre qui renforcent la sécurité en eau et la résilience climatique pour un budget d’un montant de 25 millions d’euros.   

Ainsi, au Burkina Faso le WACDEP a appuyé l’intégration de la sécurité en eau dans le Plan National d’Adaptation (PNA) au changement climatique. Au Ghana, il a permis entre autres de développer un plan d’investissement de mise en œuvre de la GIRE pour le bassin de la Volta blanche. Au niveau régional, le WACDEP a accompagné l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV) à renforcer la prise en compte du changement climatique dans les opérations de l’organisme du bassin à travers une évaluation de la situation de la gestion des ressources en eau et des changements climatiques dans le bassin de la Volta dans le cadre des processus de : (i) la mise en place de l’observatoire sur les ressources en eau et l'environnement du bassin et (ii) l'élaboration du plan directeur de l'ABV pour la gestion et un développement durables du bassin.

Dans le cadre du Projet Gestion Intégrée des Sécheresses en Afrique de l’Ouest (PROGIS-AO) composante régionale du Programme Mondial de Gestion intégrée des sécheresses avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM), on note : (i) la réalisation d’une revue des initiatives nationales dans le domaine de la sécheresse dans trois pays (Burkina Faso, Mali et Niger), le développement d’un guide méthodologique pour la gestion intégrée de la sécheresse, l’appui au Bénin, au Burkina Faso et au Niger pour l’élaboration de leur plans nationaux de sécheresse .

Avec l’OMM et l’ABV, GWP-AO déploie des efforts dans les six pays riverains du bassin de la Volta afin de leur faciliter l’intégration de la gestion des inondations et de la sécheresse et de l’alerte précoce pour l’adaptation au changement climatique dans le bassin de la Volta, à travers le projet financé par le Fonds d’Adaptation sur la période 2019-2O23 pour un budget de 7,9 millions de dollars américains.

  • Nous travaillons à responsabiliser les acteurs à la base (femmes, jeunes) pour renforcer l’action climatique locale

Pour un meilleur impact de l’action climatique, notre philosophie est qu’il est incontournable de passer par les structures communautaires à la base. La région de l’Afrique de l’Ouest est l’une des plus vulnérables aux impacts du changement climatique selon différents témoignages de scientifiques ; mais aussi une zone où le taux de scolarisation est relativement bas avec de fortes pressions liées à la prise en compte de l’égalité d’accès aux ressources à toutes les couches sociales.

TonFuturTonClimat 2017-2020 est une initiative d’opportunité unique pour les jeunes ruraux et péri urbains pour être responsabilisés dans l’entreprenariat agricole à travers trois projets pilotes au Bénin, au Burkina Faso et au Togo. Le projet, financé par le Fonds Vert du Québec, est mis en œuvre avec le Secrétariat International de l’Eau, Eau Vive Internationale Togo et les Partenariats Nationaux de l’Eau (PNE) du Bénin et du Burkina Faso en mettant l’accent sur le renforcement des capacités de jeunes et femmes des communautés à mettre en œuvre de façon durable des projets d’adaptation au changement climatique.

Au Benin, le projet pilote est centré sur des initiatives de développement durable de la résilience climatique en contribuant à la restauration des écosystèmes de la Tête de Bassin Versant (TBV) de la rivière Mékrou qui prend sa source dans la circonscription de Kouandé.

Au Burkina Faso, pays sahélien par excellence, l’accent est mis sur l’optimisation de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et la valorisation des énergies renouvelables à Ramitenga dans la commune de Loumbila à travers les jeunes de l’association SIDWAYA. Le projet soutient l’utilisation de technologies économes d’eau et d’énergie pour la production agricole et l’amélioration de l’employabilité des femmes et de jeunes en tant qu’acteurs de développement dans leur communauté.

Le Projet d’Appui aux Jeunes pour la Protection de l’Environnement, de l’Eau et des Sols (PAJPEES) au Togo stimule la responsabilisation des jeunes de la localité de Danyi-Apéyéme avec des actions de développement durable dans le domaine de l’agriculture.

C’est le même esprit qui a guidé les actions pilotes, dans le cadre du PROGIS-AO, mises en œuvre dans les pays concernés.

Au Burkina, il s’est agi de promouvoir de pratiques innovantes de résilience à la sècheresse avec la mise en place d’un parc agro forestier multifonctionnel à Komki Ipala.  

Au Mali, l’initiative a permis de développer des actions CES/DRS à des fins agricoles, forestières et pastorales et Communication pour l’adaptation aux effets des changements climatiques.

Au Niger, le projet a permis l’aménagement de site de cultures de contre saison au profit des femmes du village de KANKANTOUTI dans le département de Torodi, le renforcement des capacités de transformation du groupement de femme de Torodi dans le cadre de l’initiative les Nigériens Nourrissent les Nigériens (I3N) et la vulgarisation des techniques de maraichage durables au niveau des groupements de femmes de Koygolo et Kadi Beri.

WACDEP a développé au Ghana des initiatives dans plusieurs communautés rurales du Nord du pays, tout en soutenant l'intégration de ces investissements dans la planification du développement et les processus décisionnels dans les districts de l’Upper East dans le bassin de la Volta blanche.

Dans l’ensemble de ces initiatives, c’est un paquet d’activités alliant le renforcement des capacités en gestion (administrative et comptable), l’approche participative, la mise en place de technologie innovantes et durables de protection et de valorisation des ressources naturelles ensemble avec des groupements de jeunes et/ou de femmes et des autorités municipales et notabilités locales.

  • Nous accompagnons les efforts des pays à mobiliser les financements pour la prise en compte de l’action climatique

GWP-AO s’investit avec différents partenaires pour accompagner les pays et les communautés à mobiliser des financements et augmenter les investissements dans l’action climatique.

Au Bénin, le projet Renforcement des Investissements pour un développement résilient aux Changements climatiques dans le Complexe Lac Nokoué- Lagune de Porto Novo (RICC) financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) vise à promouvoir des investissements résilients aux changements climatiques pour la croissance économique, la sécurité humaine et la gestion durable des ressources en eau et écosystèmes associés du complexe Lac Nokoué – Lagune de Porto-Novo.

Le Projet L’Eau pour la croissance et la lutte contre la pauvreté dans le bassin transfrontalier de la Mékrou est un projet pilote pour le bassin transfrontière de la Mékrou (Bénin, Burkina Faso et Niger). Il vise à développer des outils et des approches de planification pour permettre aux décideurs politiques et aux responsables de l’eau de faire face aux défis complexes liés à la gestion et au développement de la ressource en tenant compte de l’approche transfrontière. La 1ère phase du projet, initiée par le Partenariat Mondial de l'Eau (GWP) et le Centre Commun de Recherche (CCR), est financée par l’Union Européenne pour aider à une meilleure gestion des ressources du bassin de la rivière Mékrou. Cela a contribué à mettre en place entre autres un accord-cadre de gestion partagée, un Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), un Programme de mesures et un Plan d’investissement (PMPI) pour le bassin transfrontière de la Mekrou. Des outils d’aide à al décision pour la planification des actions de développement durable du bassin et gestion des ressources en eau comme E-Water ont été développés.

  • Nous mobilisons par la création et le renforcement de partenariats pour l’action climatique dans la sous-région et les pays

Un des axes majeurs de travail du GWP-AO repose sur la mise en place et/ou le renforcement de partenariats pour soutenir l’action climatique. C’est ainsi que dans le cadre du PROGIS-AO, il a été mis en place des plateformes pour la gestion intégrée de la sécheresse (GIS) à la fois à l’échelle régionale et au national au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

Les PNE dans 13 pays et les partenaires de l’espace CEDEAO constituent des plateformes dont l’objet et l’action comprennent le renforcement de l’action climatique à travers la GIRE.

Nous travaillons avec les organisations sous-régionales d’intégration ou de développement (CEDEAO, UEMOA, CILSS, IUCN, ABN, ABV, OMVS, OMVG, ALG, etc.) pour aider les pays et les communautés de l’Afrique de l’Ouest à faire face aux impacts du changement climatique.