PGIS Mali, de bonnes leçons pour l’adaptation aux impacts de la sécheresse

La fin de la saison des pluies a apporté des nouvelles très intéressantes aux agriculteurs travaillant avec le projet pilote de gestion intégrée de la sécheresse dans la municipalité de Gouendo au centre du Mali. Une visite sur le terrain menée par la chargée de projet régional accompagnée du secrétaire permanent du PNE Mali a mis a permis de visualiser les résultats encourageants de l'action pilote et relever la joie des bénéficiaires.

Les agriculteurs des villages ciblés par le projet méconnaissaient les pratiques de Conservation des Eaux et des Sols (CES) et de Défense Restauration des Sols (DRS) proposés. Il était donc question de leur démontrer que les champs qu’ils ont abandonnés pouvaient être récupérés grâce à des pratiques à faible coût qui ne nécessitent aucun investissement. Ces pratiques ne demandant que des efforts physiques. Les résultats sont impressionnants à l’issue de la saison hivernale qui a permis aux paysans de cultiver et réaliser des récoltes sur les champs restaurés ; le reste des cultures et aussi les récoltes issues de ces champs sont visibles dans les concessions.

PGIS Mali

« Nous ne savions pas qu’il était possible de tirer quelque chose de cette zone. Mais grâce à ce que nous avons appris avec le projet, nous avons pu semer et récolter du sésame. La zone autrefois était délaissée car pour nous, elle était impropre pour l’agriculture et nous nous sentions obligés de nous déplacer vers d’autres terres plus fertiles », nous dit Nourou TRAORE, un cultivateur du village de Baguina. Un autre paysan bénéficiaire dans le village de Baguiba nous indique que sur une superficie d’un (1) ha environ de terre abandonnée dans le passé, 3 sacs de mil ont pu être récoltés. « Qui l’aurait cru ! », s’est-il exclamé. Dans le village de Djela, un membre du groupement des jeunes note avec satisfaction avoir pu récolter du sésame sur la parcelle récupérée.

Ces résultats auraient pu être meilleurs si l’arrêt précoce des pluies à la mi-août dans le village de Baguini n’avait été noté, bien que les informations météorologiques eussent prévues une saison hivernale jusqu’en fin Septembre dans la région. En effet, l’information donnée étant sur toute une région, il était difficile de prévoir l’arrêt des pluies sur ce village précis. Cette situation a joué négativement sur les récoltes d’autant plus qu’une solution alternative d’apport en eau n’avait pas été prévue par le projet.

gouendo

Une autre difficulté est liée au problème des oiseaux migrateurs qui viennent manger le mil après les semences.  Les paysans ont donc dû semer trois (3) fois de suite dans les champs pilotes.  Aussi la faible implication voire l’inexistence de femmes bénéficiaires a été une insuffisance soulevée par le point focal. Ce qui est dû au fait que ces dernières ne sont pas propriétaires des champs. Il a été donc suggéré au promoteur de les prendre en compte si possible pour les actions futures à travers leur renforcement de capacité pour la mise en œuvre d’activités de maraichage.

Le sésame constitue un produit de consommation courante dans ces localités et une grande source de revenus pour les bénéficiaires. Le mil est la céréale la plus consommée de la région et les sacs récoltés contribuent beaucoup à l’alimentation des familles pendant une certaine période.