Le GWP appelle à une action en matière de GIRE, face aux graves inondations, sécheresses et incendies dans le monde

Le Partenariat Mondial de l'Eau (Global Water Partnership, GWP) exprime sa profonde inquiétude face à l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde, exacerbés par le changement climatique et l'inadéquation des systèmes de gestion de l'eau

Les récentes inondations en Europe ont provoqué le déplacement de milliers de personnes, tandis que l'Amérique du Nord, le Canada et l'Afrique ont connu des précipitations record, entraînant des inondations dévastatrices. En Afrique centrale, le Cameroun est confronté à des pluies abondantes et fréquentes dans la région de l'Extrême-Nord, qui ont entraîné la perte de plus de 8 000 habitations et le déplacement de plus de 200 000 personnes, avec des pertes en vies humaines et en bétail enregistrées en septembre. Depuis la fin du mois de juillet, de fortes pluies ont provoqué des inondations dans les 23 provinces du Tchad, affectant 964 068 personnes, causant 145 décès et détruisant 70 000 maisons. Selon l'OCHA, au cours du seul mois d'août, les inondations en République centrafricaine ont détruit 500 infrastructures, ce qui a eu un impact négatif sur environ 2 700 personnes, dont la majorité se trouve dans la région de Mbomou. Au cours des huit derniers mois, les dommages économiques globaux causés par ces seules inondations pourraient avoir déjà dépassé les 100 milliards de dollars américains.

Parallèlement aux inondations, d'autres régions sont confrontées à de graves sécheresses et à des incendies de forêt, ce qui met à rude épreuve les ressources et complique les efforts de reconstruction en cas de catastrophe. L'Amérique latine, en particulier le Brésil et l'Argentine, a été frappée par une double crise de sécheresse et d'incendies, les feux de forêt faisant rage en Amazonie et la sécheresse affectant la production agricole. Au Brésil, la sécheresse dans les régions méridionales a décimé les cultures, contribuant à d'énormes dégâts. L'Argentine a été confrontée à des défis similaires, avec des incendies et des sécheresses continuels qui ont gravement affecté son secteur agricole et causé des pertes préjudiciables.

L'Afrique est également touchée par des catastrophes simultanées, des pays comme le Kenya et l'Éthiopie souffrant de sécheresses prolongées qui menacent la sécurité alimentaire de millions de personnes. Ces sécheresses associées à des inondations dans d'autres régions, mettent en évidence les effets dévastateurs du changement climatique. En Amérique du Nord, la saison des incendies de forêt au Canada, exacerbée par les conditions sèches et les vagues de chaleur, a contraint des milliers de personnes à quitter leur foyer. De même, les incendies de forêt aux États-Unis ont causé des milliards de dollars de dégâts.

Le GWP souligne que si le changement climatique est un facteur déterminant de ces catastrophes, l'inefficacité des pratiques de gestion de l'eau et des terres aggrave considérablement le problème. Qu'il s'agisse de systèmes de drainage médiocres ou d'une gestion inadéquate des forêts, la mauvaise gestion humaine aggrave l'impact de ces catastrophes, ce qui montre clairement que la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) est essentielle pour renforcer la résilience et garantir la sécurité de l'eau.

La GIRE offre une approche holistique de la gestion des ressources en eau, équilibrant les besoins sociaux, économiques et environnementaux tout en garantissant une répartition équitable de l'eau, une préparation aux catastrophes et des stratégies de récupération. Sans cette approche intégrée, les communautés continueront d'être confrontées à des inondations, des sécheresses et des incendies récurrents aux conséquences dévastatrices.

Le GWP souligne également l'importance d'une prise de décision fondée sur les données pour gérer ces crises liées à l'eau. Les analyses de données avancées, la surveillance en temps réel et la modélisation prédictive doivent être utilisées pour anticiper et atténuer les effets des inondations, des sécheresses et des incendies. En outre, la démocratisation de l'engagement des parties prenantes et l'implication des masses dans ces processus de gestion sont essentielles pour garantir la durabilité et l'efficacité des stratégies relatives aux ressources en eau.

Le GWP exhorte les gouvernements, les entreprises et les communautés à donner la priorité à la GIRE et à prendre des mesures immédiates pour faire face aux catastrophes liées à l'eau. La collaboration entre les secteurs, la planification fondée sur des données et les investissements dans des infrastructures durables sont des étapes essentielles pour renforcer la résilience et garantir la sécurité de l'eau pour tous. Le changement climatique accélérant la fréquence et l'intensité des inondations et des incendies, il est temps de prendre des mesures unifiées à l'échelle mondiale.

Seule une gestion globale de l'eau et des terres, combinée à l'implication active de toutes les parties prenantes, peut garantir un avenir où les communautés seront protégées des impacts de ces deux crises. Il est temps d'agir.

 

Le Comité de pilotage du Partenariat mondial de l'eau (GWP)

Pablo Bereciartua, Président

Nchedi Sophia Maphokga-Moripe, vice-présidente

Yamileth Astorga Espeleta

Ndey Sireng J Bakurin

Paulette Bynoe

Angel Cárdenas Sosa

Christopher A. Ilagan

Roula Majdalani

Atem S. Ramsundersingh

Adrian Sym

Carolina Tornesi MacKinnon

Jorge Werneck Lima

Jing Xu