Ce premier café genre pour le GWP-Cameroun, s'est tenu dans le cadre du programme WACDEP-G sous le thème " Femmes et filles : les laissées pour compte du secteur de l'eau et du climat ". Il a réuni une cinquantaine de participants issus de ministères, d'agences des Nations Unies, d'Ambassades, d'Organisations de la Société Civile, d'ONG ainsi que les partenaires financiers et techniques. L'événement n'était pas seulement un plaidoyer pour l'inclusion effective des femmes et des filles, mais également un appel à réflexion sur les causes profondes qui entravent l'égalité des sexes dans ces secteurs.
L'objectif principal de ce Café Genre était de sensibiliser les parties prenantes sur les barrières socioculturelles qui entravent l'égalité des sexes dans le secteur de l'eau et du climat afin de les mobiliser pour le développement de solutions communes. Ceci pour améliorer la participation des femmes dans les programmes, les projets et les processus de prise de décision dans ces secteurs.
Dans sons discours d'ouverture, le Secrétaire Exécutif du GWP-CAf, M. Djibrilla MOHAMADOU, a déclaré que : "le programme WACDEP-G vise à combler les inégalités liées au genre dans le secteur de l'eau et du climat par le biais du plaidoyer et de la mobilisation des parties prenantes pour l'adoption de l'approche transformative du genre. Ce rassemblement semble être une occasion idéale pour le faire".
S'exprimant également lors de l'ouverture, la représentante du Ministère en charge de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), Madame Ongola Mbezele Atangana Martine, a déclaré : « Au Cameroun comme dans d'autres régions d'Afrique, les femmes sont les premières victimes de la limitation des ressources naturelles et de la déstabilisation des familles à cause du changement climatique. Le Plan National d'Adaptation au Changement Climatique (PNACC) du Cameroun, actuellement en cours de révision, prend en compte l'aspect du genre et les recommandations liées au genre de la COP26, à laquelle le Cameroun a participé ».
Les participants au tout début de ce café ont été éclairés sur les objectifs du Programme Eau, Climat, Développement - Genre (WACDEP-G), les barrières normatives limitant l'accès et le contrôle des femmes sur les ressources naturelles, les difficultés rencontrées par les agricultrices locales liées à l'utilisation des informations agro-météorologiques fournies par le Département de la Météorologie et les conséquences de ces contraintes comme une mauvaise planification agricole conduisant à une augmentation de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté.
Les actions menées conjointement par le Département National de Météorologie et le GWP-Cameroun pour relever ces défis dans l'Extrême-Nord ont également été présentées, avec le temoinage de la seule femme point focal en charge d'un centre de pluviométrie dans un des cantons . Elle a ainsi partagé son expérience sur la façon dont le suivi des précipitations pour le bulletin climatique a contribué à améliorer l'adaptation au climat dans la région. Le partenaire du GWP-Cameroun, United Voices for the Environment (USFE), a présenté les solutions proposées par l'organisation pour résoudre le problème de l'accès limité des femmes et des filles aux informations et aux technologies climatiques.
Des activités de renforcement des capacités pour les femmes et les filles ont été organisées par l’organisation sur les bonnes pratiques agroforestières qui, à leur tour, amélioreront l'adaptation au climat. Le projet pilote WACDEP-G du GWP-Cameroun sur la prévention de la fluorose dentaire dans la région de l'Extrême-Nord, avec un accent sur les impacts différenciés sur les femmes et les filles, a également fait partie intégrante des discussions du café du genre. Les participants ont été intrigués par ce sujet et l'un d'entre eux a déclaré : « J'ai rencontré beaucoup de personnes aux dents jaunes dans la région de l'Extrême-Nord, c'est une révélation aujourd'hui de découvrir la véritable cause de ce phénomène »
Des discussions intéressantes ont suivi les présentations, les parties prenantes à la fin du café du genre ont exprimé leur engagement à développer un programme conjoint sur le genre, l'eau et le climat pour impliquer davantage les femmes dans les processus de prise de décision dans le secteur de l'eau et du climat. Ceci afin que les décisions sur la gestion de l'eau et l'adaptation au climat ne soient pas prises sans les principaux utilisateurs et ceux qui courent le plus de risques - les femmes.