Cette formation de trois jours visait à renforcer la connaissance des acteurs clés sur le genre et la budgétisation sensible au genre. Cette action avait pour finalité de leur permettre d'identifier les problèmes liés à l'eau et au genre, afin d’intervenir pour corriger et/ou combler les disparités entre les sexes dans l'accès et le contrôle de cette ressource, afin d'assurer le développement équitable et durable.
Aussi, visait à sensibiliser aux questions de genre en démontrant, par des exemples concrets, la nécessité d'intégrer le genre pour atteindre les ODDs et promouvoir des investissements dans le secteur de l’eau résilients aux changements climatiques.
La formation a réuni plus de vingt parties prenantes. La journée a commencé par un discours d'ouverture de Mme Valdemira Tavares, présidente du PNASTP, au cours duquel elle a souligné l'importance de remédier aux inégalités de genre dans le secteur AEPHA, par la mise en œuvre de l'approche transformative de genre qui aborde les causes profondes des inégalités et favorise la représentation et l'engagement des femmes dans le secteur.
Pour s'assurer que les participants aient une définition claire du genre et de ses concepts clés, la première partie de la formation dispensée par Murielle Elouga, chargée du programme WACDEP-G au Cameroun, s'est concentrée sur la différence entre le genre (une construction sociale dans laquelle la société définit les rôles des hommes et des femmes) et le sexe (défini biologiquement, obtenu naturellement) ainsi que les manifestations de genre. Elle a ensuite présenté aux participants l'outil de continuum de l'égalité des sexes et ses cinq étapes (genre aveugle, genre neutre, genre sensible intégration du genre et transformation du genre).
Auparavant, les participants ont pu partager leurs opinions personnelles sur le genre afin d'identifier et de clarifier les préconceptions les plus courantes liées au genre.
Les résultats d'une étude d'analyse de genre pour Sao Tome et Principe réalisée par GWP CAf ont été présentés aux participants en portugais par la consultante Mme Jailça Lima. L'analyse de genre a révélé que des inégalités de genre existent dans le secteur de l'eau et du climat. Jusqu'à présent, certaines actions informelles cherchant à aborder ces inégalités ont été mises en œuvre ;Ainsi, la mise en œuvre de l'approche transformative de genre dans le pays est importante pour formaliser les solutions et en proposer de nouvelles afin de réduire les inégalités de genre dans le secteur. La première journée s'est terminée par une session interactive de questions-réponses.
Le deuxième jour était consacré à la Budgétisation Sensible au Genre (BSG), l'objectif étant de permettre aux participants de maîtriser le processus et les outils pratiques de la BSG, afin qu'ils puissent être capables de développer un budget sensible au genre. La BSG a été présentée par l'experte en genre du GWP-CAf, Henriette Bikie, qui l'a décrite comme "un moyen par lequel l'Etat rend visible différentes allocations de ressources en tenant compte des spécificités de la population, en particulier des femmes". Elle a souligné les conditions préalables à la mise en œuvre de la BSG, les formats et processus de la BSG et les outils pour la mise en œuvre de la BSG.
Le troisième et dernier jour de la formation s'est concentré sur les outils de planification du genre et la formulation d'indicateurs, un sujet qui a été présenté par l'experte en genre du GWPO, Dr Liza Debevec. Elle a précisé que la planification du genre devrait être basée sur le raisonnement selon lequel « les hommes et les femmes ont des rôles différents dans la société et ont donc souvent des besoins différents ». Elle a ensuite exposé les multiples cadres d'analyse de genre et présenté le cadre de planification de genre de MOSER, ses six outils d’analyse et ses limites. Elle a par la suite conclu son propos par la présentation de la toile de l’institutionnalisation comme outil pour le diagnostic du genre.
Après cette présentation, les participants ont été divisés en quatre groupes de travail pour remplir les fiches d'évaluation sur la planification et les indicateurs de genre en montrant clairement l'importance, pour leur secteur, que sont les informations de base, les indicateurs clés de performance, l'identification des partenaires de mise en œuvre et la durabilité. A la fin de cette session de travail, le facilitateur a remercié toutes les personnes présentes pour leur participation active et productive avant de remettre les certificats de participation.
Contexte
L'objectif global de l'AIP WACDEP-G est de transformer les inégalités entre les sexes à grande échelle en promouvant une planification, une prise de décision et un développement institutionnel intégrant le genre pour des investissements dans le domaine de l'eau résiliente au climat en Afrique.
Le gouvernement de Sao Tomé s'est engagé dans plusieurs réformes en adoptant une approche de gestion centrée sur les résultats et sensible au genre. L'amélioration de la gestion des finances publiques et la lutte contre la pauvreté sont au cœur de ces réformes, qui ont été entreprises principalement pour surmonter les difficultés que le pays traverse dans l'allocation équitable et efficace des ressources aux projets de développement.
C'est dans ce cadre qu'une évaluation des besoins de formation en genre des acteurs du secteur de l'eau a été réalisée et qu'une formation a été organisée pour apporter une réponse efficace à ces besoins en renforçant les capacités de l'acteur en matière de genre et de budgétisation sensible au genre.
Le GWP, à travers son document d'action et sa stratégie sur le genre, s'est engagé à promouvoir l'égalité des sexes dans le secteur de l'eau et du climat - un engagement qui se manifeste à travers son rôle de partenaire d'exécution du projet AIP WACDEP-G.