Les femmes au premier plan du programme de réformes du secteur de l'eau de Sao Tomé et Principe

Par l'intermédiaire de la Direction de l'eau de Sao Tomé-et-Principe, le Partenariat National pour l'eau de Sao Tomé-et-Principe (PNASTP) soutient la mise en œuvre d'un programme de réforme du secteur de l'eau financé par l'Union Européenne (UE) à Sao Tomé-et-Principe à travers plusieurs activités de sensibilisation de la communauté avec les femmes au premier plan.

Dans le contexte du protocole d'accord existant entre le PNE et la Direction de l'eau, PNASTP a été sélectionné comme l'une des ONG pour mettre en œuvre la « Création, l'institutionnalisation et la formation de comités communautaires de gestion de l'eau pour les points d'eau potable publics et les zones de lavage, dirigés par des femmes » - une activité dans le cadre du programme de réforme du secteur de l'eau.

L'objectif de cette phase du programme soutenue par PNASTP, qui a démarré en janvier 2021, est de promouvoir l'égalité des sexes et l'équité dans la gestion des systèmes d'approvisionnement en eau dans les communautés rurales par la création de comités de gestion des points d'eau, la formation et les campagnes de sensibilisation communautaires sur l'amélioration des conditions AEPHA et l'utilisation durable des infrastructures communautaires, en mettant l'accent sur l'accès à l'information et à la formation pour les femmes et les filles dans les zones rurales, comme un aspect fondamental de leur autonomisation individuelle et collective.

L'objectif global est de promouvoir un changement de comportement positif dans la gestion des ressources en eau et d'améliorer les conditions d'hygiène afin de réduire l'incidence élevée des maladies d'origine hydrique qui continuent de menacer la santé publique de l'île.

Ces activités ont été mises en œuvre dans les communautés de San Nicolau (district de Mé-Zochi) et d'Arribana (district de Lembá), tous situés à São Tomé. La première étape a consisté à mettre en place un comité de gestion de l'eau dirigé par des femmes pour gérer les points d'eau publics dans ces zones et assurer une utilisation durable de l'eau.

Après avoir rencontré certains membres de la communauté, un comité de cinq personnes dirigé par une femme a été mis en place à Arribana et San Nicolau respectivement. Afin de renforcer leur capacité de leadership pour leur permettre de susciter un changement de comportement, une session de formation de trois jours a été organisée dans les deux communautés, mettant l'accent sur la fonctionnalité/le rôle du comité, le leadership communautaire efficace, AEPHA, GIRE et le rôle des femmes, et enfin les politiques de l'eau, entre autres.

Les comités ont été chargés de surveiller et d'assurer la continuité des activités du projet.  À la fin de la formation, les participants, parmi lesquels se trouvaient également les dirigeants communautaires, ont reçu des certificats de participation.

L'implication de la communauté est essentielle pour assurer un changement de comportement dans l'utilisation de l'eau et des infrastructures, ainsi que pour améliorer les conditions AEPHA. Pour favoriser la prise de conscience de ces questions, trois campagnes de sensibilisation ont été développées et réalisées avec la participation des membres de la communauté, pour la population locale de San Nicolau, avec un accent sur AEPHA, la valorisation de l'eau, les mesures préventives et les risques de Covid-19, le genre et le développementainsi qu'une démonstration d'actions pour l'autonomisation économique des femmes.

Au cours de ces campagnes, l'accent a été mis sur l'égalité des sexes, reconnaissant le rôle vital que les femmes jouent dans le développement rural par le contrôle et la gestion de l'eau.  Une partie de cette campagne de sensibilisation comprenait des actions de porte-à-porte au cours desquelles des dépliants illustrés ont été distribués pour améliorer la compréhension, la prise de conscience et montrer aux individus le comportement quotidien approprié qui améliorera les conditions AEPHA au sein de la communauté. Une campagne de sensibilisation est en préparation pour la communauté d'Arribana et l'institutionnalisation des comités nouvellement créés est en cours avec un projet de statut en place.

Le principal défi à relever a été la faible implication du gouvernement local dans ces activités, d'autant plus que l'appropriation locale permet d'obtenir des résultats remarquables. À la mi-février 2021, un rapport préliminaire des activités menées par le GWP STP et les consultants a été soumis à l'ordonnateur national de l'Union Européenne et à l'unité de coordination du projet. Après une réunion d'examen avec l'équipe de STP, la partie exécutante a exprimé son appréciation du travail effectué jusqu'à présent et son désir de poursuivre la deuxième phase du projet avec GWP STP.

Contexte

Sao Tomé-et-Principe (STP) est un petit pays insulaire qui est confronté à une crise de l'assainissement, notamment au sein des communautés, en raison de la croissance démographique, de la précarité des infrastructures sanitaires, du manque de sensibilisation, de l'insuffisance de l'éducation et de la formation AEPHA ainsi que des mauvaises habitudes d'hygiène de la population qui ont été pratiquées au fil du temps. Ces lacunes ont mis en péril l'engagement du pays à atteindre l'ODD 6 qui vise à « assurer la disponibilité et la gestion durable de l'eau et de l'assainissement pour tous » d'ici 2030.

Face à cette situation, le gouvernement de la République démocratique de Sao Tomé-et-Principe s'est engagé dans une politique de réhabilitation et de conservation des infrastructures d'eau potable, en prêtant attention à l'égalité des sexes, dans le but d'assurer un approvisionnement constant de l’eau portable, réduisant ainsi l'incidence des maladies hydriques. Ainsi, le pays a bénéficié d'une convention de financement et en novembre 2015, un contrat de réforme du secteur de l'eau et de l'assainissement (CRS) a été signé avec l'Union européenne (UE) dans le cadre de l’ « agenda pour le changement » de l'UE, pour la réduction de la pauvreté par l'inclusion et la croissance durable dont l'accès à l'eau et à l'assainissement est l'une des principales composantes. Ce programme de réforme du secteur de l'eau est mis en œuvre par la Direction des ressources en eau STP.

En décembre 2019, un avenant au contrat a été signé pour l'inclusion du genre, dans lequel des priorités et des indicateurs ont été établis pour mesurer l'impact sur chaque action, en cherchant à atteindre, entre autres, l'indicateur suivant : Comités de gestion de l'eau potable et des lavoirs communautaires fonctionnels dirigés par des femmes- en reconnaissant le rôle que les femmes jouent dans le processus de développement rural et leur position quant à l'utilisation et l'accès à l'eau, la gestion des points d'eau potable publics et des lavoirs.