L’accès à l’électricité reste l’un des grands défis de l’Afrique centrale. Pour le relever et remédier au déficit énergétique sous régional, les Etats membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont envisagé la mise en commun de sources de production grâce aux lignes de transport destinées à l’interconnexion. C’est dans ce cadre qu’a été envisagé le projet des chutes de Booué et Tsengue-Leledi qui recèlent selon les experts, «d’énormes potentialités hydroélectriques».
Projet phare à caractère régional, “Booué et Tsengue-Leledi” permettra de constituer un réseau électrique interconnecté en Afrique centrale via la construction de barrages hydroélectriques sur les chutes gabonaises. En plus du Gabon, le projet impactera le Congo, le Cameroun et la Guinée-Equatoriale. Après les visites de terrain en mars dernier, Libreville a abrité les 23 et 24 avril un atelier de lancement des études avant le démarrage des travaux. «Nous sortons de cet atelier très satisfaits, parce que c’est un processus qu’on a commencé depuis juin 2016 à Bruxelles. Avec la Bad [Ndlr. Banque africaine de développement). Nous avons beaucoup échangé pour préparer le document du projet, et aujourd’hui nous sommes contents de ce que les engagements hydroélectriques de Booué et Tsengue Leledi auront d’ici la fin de cette année les documents complets pour la réalisation des travaux de construction», a déclaré Désiré Ndemazagoa, coordonnateur de l’unité de l’eau au Secrétariat général de la CEEAC.
À l’issue de la table ronde de juin 2016 à Bruxelles, il a été décidé que le Groupe de la Bad financera ces études au titre des projets d’investissements financés sous forme de don. Selon Jean de Dieu Gnonda, secrétaire général du ministère gabonais de l’Eau, l’Énergie, la Valorisation et l’Industrialisation des ressources minières, «les finances sont acquises». Il ne restait plus qu’à valider le rapport de démarrage qui présente la méthodologie et le calendrier de travail tout comme les ressources humaines qui seront impliquées dans la réalisation des études. «Dans 11 mois, nous aurons le document complet et avec la Bad nous organiserons une table ronde des bailleurs de fonds, au premier trimestre 2020, ici à Libreville», a indiqué Désiré Ndemazagoa.
Si les populations qui seront impactées attendent «avec impatience les résultats de tout ce travail», à l’issue de l’atelier quelques recommandations ont été faites. Les États concernés par le projet doivent assurer la fourniture de toutes les informations nécessaires à la réalisation des études et inscrire à leurs budgets, une ligne d’appui focale nationale chargée du suivi du projet. Le secrétariat général de la CEEAC quant à lui, doit suivre l’intégration par le consultant de tous les amendements issus de l’atelier dans le rapport final de démarrage des études. C’est le groupement ISL/NESPAK/OIE/GIBB/Oréade-Brèche qui, sur appel d’offres internationales (AOI), a été retenu pour la réalisation de ces études.